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L'EGLISE SAINT-PIERRE               

Histoire - Eléments chronologiques - Cartes Postales & Photos - Clergé

 

Chronologie


Cartes Postales et Photos : colonnes de gauche et de droite - Cliquer sur les icônes pour agrandir.

 ;Vue aérienne;

 

Vidéo par la DRAC de Bretagne*

*

Voir aussi :

Histoire de l'Eglise St Pierre

Par Yves Cariou

- *Cliquez sur le logo YouTube des vidéos pour agrandir -

29/30 juin 2019 - Inauguration après restauration

- 2 Vidéos -

André Dandé                                                                   Jean-Pierre Flaux

 

 

 

Histoire

"Les anciens documents nous disent qu'au neuvième siècle existait déjà à Langon un édifice religieux dédié à Saint Pierre. Mais comme les églises de Charlemagne étaient en bois, il y a peu de chances pour que l'Église actuelle en conserve d'importants vestiges." :

Histoire et évolutions architecturales et picturales très détaillées - augmentées de réflexions personnelles sur le bien fondé de certains travaux ou sur la pertinence de certaines représentations - décrites par l'Abbé Jacques Porcher dans le Bulletin Paroissial de 1971 :              Suite ci-dessous


Église et environnements - Travaux et Détails chronologiques

  • 1835/36 : élimination du crépi de la nef et du choeur sous l'Abbé Lesné.
  • Juillet 1925 : aménagement de la place avec l'installation de bancs près de jeunes tilleuls. (Écho)
  • Octobre 1930 : électrification des cloches. (Écho) On peut supposer que les douze clochetons datent de cette période.
  • 1944

Passage de

Notre Dame de Boulogne

 

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  • Août 1952 : classement aux Monuments Historiques du Maître-Autel et du Rétable.  
  • Octobre 1952 : réfection du clocher et du coq. (Écho)
  • 1969 : mise à niveau de l'éclairage intérieur.
  • Juin 1971 : réfection du mur et goudronnage de la place. (Écho)
  • 1974/75 : Réfection des vitraux (Echo)
  • 1976 mars : Divers travaux de couverture (O.F.)
  • 2004 : Fermeture pour travaux ( O.F. du 31 mai )
  • 2014 - 2016 : important travaux de consolidation extérieurs (Photos de gauche)
  • 2017 - 2019 : travaux intérieurs - Rénovation
  • 2019 - 29 et 30 juin : Réouverture - Ecoutez l'Angélus après 15 ans de silence

Clergé

    • Liste - non exhaustive - des vicaires... au fil de mes recherches (dates parfois approximatives). Il est à noter qu'entre autre au XIXe siècle, en plus de son Recteur, le clergé Langonnais avait 2 vicaires.

      • Abbé Bellamy - (.... / 1864
      • Abbé Piguel - (1864 / 1867)
      • Abbé Huet - (1867 / 1871)
      • Abbé Chevalier - (1872 / ....)
      • Abbé Ollivier - (1880 / 1882)
      • Abbé Texier - (1882 / 1902)
      • Abbé Louis Lefeuvre - (... /1900)
  • Abbé Joseph Beaulieu - (1900/...)

      • Abbé Joseph Bertin (1902 - ....)
      • Abbé J-M. Cormy ( ... / 1910)
      • Abbé Charles Renaud - (1910 / ...)
  • Abbé Boutier - (1915/1920)

  • Abbé Orhant - (1923/1933)

  • Abbé Victor Grasland - (1933-1941)

  • Abbé Marcel Pautonnier - (1941 - 1956)

  • Abbé Henri Soufflet - (1956 - 1959)

  • Abbé Even - (1966 - 1970)


Bulletin Paroissial de 1971 :

 

Histoire et Détails architecturaux de l'Eglise St Pierre.

 

Les anciens documents nous disent qu'au neuvième siècle existait déjà à Langon un édifice religieux dédié à Saint Pierre. Mais comme les églises de Charlemagne étaient en bois, il y a peu de chances pour que l'Église actuelle en conserve d'importants vestiges.

La place était jadis le cimetière. Quand les plus anciennes langonnaises rentraient de la messe avec un brin de retard elles s'en expliquaient : "J'étais à praïcheu dans le cimetière", entendez : "Je faisais la causette sur la place". De l'extérieur de l'église un premier détail est pittoresque : la fine aiguille du clocher, qui, avec ses douze clochetons, s'élève au-dessus de la croisée du transept, c'est-à-dire à l'endroit où les bras et les pieds de la croix se coupent. Dans ce clocher, en dépit du jeu de mots connu, il n'y a que trois cloches. (Par contre, si on observe bien les deux premières cartes postales du début XXe siècle, il n'y avait pas encore les douze clochetons. NDLR.)

Une deuxième curiosité : le chevet de l'Église. Il est agrémenté d'arcatures uniquement faites pour l'élégance du mur. Deux meurtrières et deux petites fenêtres n'y ont été pratiquées que temporairement. On les a bouchées à l'époque où le maître-autel, au lieu d'être une table toute simple, s'est compliqué d'un haut retable.

 

Travaux extérieurs

1952 / 2014-16

Début XXe

1952

Réfection du clocher

Début XXe - 2

2014

1931

2015

1950

2015

1950 - 2

2016

1994

2016

2016 - 1

2016

2016 - 2

2016 - Le coq redoré

Le rétable

Fonds Baptismaux

Troisième détail digne de remarque : à la façade de l'Église, utilisant une ancienne porte, le Monument aux Morts. (Je ne connais pas pour le moment l'année de son édification NDLR.). Plus de CENT morts furent les victimes de la guerre de 14 (listes : 1914 - 1915 - 1916 - 1917 - 1918; plus de la douzaine pour la deuxième guerre mondiale (Liste). Les Fusillés de Port-de-Roche, à Port-de-Roche même ont leur mémorial (Page dédiée).

L'extérieur nous permet une quatrième constatation : Les ouvertures, vitraux et portes, ont le cintre du style roman, sauf les ouvertures retouchées ou plus récentes. Rien d'élégant comme un cintre. Si vous en avez un à quelque vieille maison,  conservez-le. Tenez, quand vous allez en pèlerinage à Saint Joseph du Chêne Mort, regardez avant de sortir, avec quelle grâce le cintre de la porte encadre le paysage.

Cinquième détail,  qui servira pour l'intérieur. Un peu avant le milieu de la muraille nord, dans la maçonnerie, il semble que de gros blocs sont les vestiges du haut d'une porte, donnant en face du bénitier qui est curieusement encastré dans un pilier de l'église.

Sixième détail : Avant de pénétrer par la grande porte, levez les yeux. Dans le bout de chacun des bas-côtés, il n'est pas impossible d'imaginer des ouvertures, condamnées par la suite. De plus, et ceci va se révéler très important, est-ce que les deux bas-côtés, plutôt que construits après le reste de l'édifice, n'ont pas été surélevés? On dirait bien qu'on discerne à partir de quel point cela se serait fait.

Entrons maintenant par la grande porte. Le bénitier que vous trouvez à main droite vient d'une vieille chapelle de Bréheil.

Saluons le Maître avant de visiter sa maison, on l'oublie trop! Un coup d'oeil d'ensemble, depuis le bas de l'église, montre que les arcades, sauf excepté que nous découvrirons, ne sont pas cintrées, mais ogivales. L'arcade appelée triomphale, qui précède la chambre des cloches, montre bien en effet des lignes brisées un peu comme deux mains l'une contre l'autre appuyées par l'extrémité des doigts, dans un geste de prière.

La prière, un peintre de Rennes, Pierre Galle, l'a suggérée en peignant sur cet arcade la Vierge du "Salve Regina"? Que nos yeux aillent jusqu'au tableau du maître-autel, fâcheusement retouché (I)

    (I) Un peintre, monsieur Cassin, a été désigné par les beaux-arts pour remettre ce tableau en son état primitif, et redonner leur éclat aux peintures de tout le Maître-Autel; d'où la présence des échafaudages dans le Chœur (1971).

     

Ayant admiré le tableau qui orne le maître-autel et prié Notre Dame de l'Annonciation, nous regardons de plu près cet autel central. De chaque côté, il y a les statues de Saint Pierre et de Saint Paul. Il y a deux anges adorateurs; puis tout là-haut, deux autres anges, œuvre aussi de P. Galle, exécutée pendant le rectorat de M. Grasland. - Le maître-autel avec son retable, en bois doré et peint-époque de Louis XIV, sont dans les objets classés parmi les monuments historiques. Arrêté su Secrétaire d'État à l'Éducation Nationale en date du 4 Août 1952 -.

Autrefois, sous la chambre des cloches, pendaient les cordes pour les sonneurs. Le bedeau et la "bedeaute" avaient du travail avec les cordes pour sonner les angélus; les carillons regrettés, annonces des grandes fêtes; les glas, les baptêmes et mariages, les messes du Dimanche. Quand on voulait dire d'un homme qu'il n'avait pas peur de se montrer à l'église, on disait : "Il va à la messe sous les cloches" - Depuis M. Gautier, avec l'électrification (1930), rénovée par la suite, les cordes ont disparues.

Et maintenant, nous passons au bas-côté (souvent dit "collatéral") qui aboutit à l'autel de Saint Jean-Baptiste. Au-dessus de cet autel, le peintre y a figuré une voûté cintrée; ce mur, jadis devait s'ouvrir (I), la sacristie actuelle était l'absidiole (ou encore la chapelle) de Saint Jean-Baptiste, correspondant à l'absidiole ou chapelle de la Sainte Vierge dite du Rosaire.

    (I) A propos de cette chapelle, voici une note transcrite par le Frère Alexandre :

    Droits des Seigneurs du Bot en l'église de Langon en 1783 : "Déclare tenir des seigneurs du Bot, abbé, noblement à foy et hommage : une chapelle nommée de St Jean et vulgairement appelée "chapelle du Bot" en l'église paroissiale de Langon, du côté de l'épître, avec droit de tombe et enterrage en icelle, dans laquelle chapelle sont les armes et armoiries des seigneurs du Bot, tant en grande vitre qu'en architecture au-dessus de l'autel avec banc à queue et accoudoir en ladite chapelle qui est percée d'une ouverture de porte sous la vitre du côté de midi pour sortir dans le cimetière. Outre, dans la même église, une autre petite chapelle, nommée chapelle et voûte de Roche, entre le chanceau et la chapelle de N.D. avec droits de pierres tombales et enfeux, banc et accoudoir..."

     

Continuons la visite du collatéral côté Saint Jean-Baptiste. Le bas-côté s'ouvre sur une voûte correspondant au cintre roman qu'il a inspiré au peintre, lorsque celui-ci a décoré l'arrière de l'autel. - Le plafond de ce bas-côté a été réparé d'une façon très malencontreuse; une boiserie qui aurait suivi le contour de la voûte, au lieu d'être plate, aurait une autre allure...!

Descendons ce collatéral et rendons-nous aux fonts baptismaux. Un baldaquin* que le cierge des baptêmes a malheureusement maintes fois touché de sa flamme, surmonte et encadre la sainte Fontaine. - Ceci est très émouvant, on est comme en présence d'une chambre. C'est là, peut-être, que vous, vos parents, vos enfants, vous êtes nés à la vie divine... Souvent on devrait s'attarder près des fonts baptismaux à méditer et dire merci.

*Le baldaquin des fonts-baptismaux fait partie des pièces classées par les beaux-arts en notre église.

De cet endroit, admirons les arcs qui se coupent d'une façon originale, et le plafond qui suit artistiquement les contours de la voûte. Avançons un peu : à droite, village par village, voici les noms des victimes de la guerre de 1914. Ceci ne fait pas double emploi avec le monument extérieur où les noms sont gravés année par année.

Et maintenant nos yeux s'arrêtent tout d'abord sur le tableau de la Vierge du Rosaire. Cette troisième représentation de Marie continue bien les deux autres : "Voyez comme j'ai accueilli en ce monde le Fils de Dieu. Priez pour que je vous accueille dans l'autre. Mon chapelet sera la bonne chaîne qui vous attirera à votre Sauveur."

N'oublions pas de bien regarder ensuite la fresque qui surmonte le tableau du Rosaire. La reproduction photographique en est malheureusement rare. C'est la Père Éternel qui tend la main pour bénir. Un ange est près de cette image admirable - dans un médaillon - La Fresque a été découverte au cours des réparations pendant le rectorat de M. Allys, exactement en 1902.

Cette peinture pose un problème : on comprend bien un Christ, entouré des symboles ou emblèmes des quatre évangélistes; Saint Mathieu, dont les premières pages relatent les ancêtres du Christ, a comme symbole un homme, très tôt transformé en ange - Saint Marc, dont les premières lignes parlent d'une voix qui crie dans le désert, a un lion - Saint Luc, qui commence par une scène dans le temple, ce temple où les prêtres immolaient des victimes, a un boeuf - Saint Jean, qui semble, dans son début, s'envoler jusqu'au ciel, pour nous dire qu'avant l'existence ici-bas selon la chair le Christ comme personne divine était là-haut près de son Père, ce St Jean un aigle comme signe.

Quand on représentait le Christ en majesté, on l'entourait des évangélistes qui lui ont rendu témoignage. Mais, Dieu le Père, pourquoi lui avoir adjoint le symbole de Saint Mathieu? et sans doute, on devait aussi avoir les symboles des trois autres, car il y a de la place... Il est difficile de répondre. J'ai entendu un professeur émérite dire que, peut-être, la fresque avait été retouchée; d'un Christ en majesté on aurait fait un Père Éternel...

Avant de quitter la chapelle de la Vierge, n'apercevez-vous pas, sous la statue (admirée pour sa noblesse) du saint Diacre venu de la chapelle de Roche, la trace d'une entrée voûtée? Il n'est pas besoin de beaucoup d'imagination pour revoir seigneurs et grandes dames s'introduisant par là à leur banc, placé là où sont à présent les stalles du chœur. Car le chœur était autrefois moins long : la balustrade le coupait à hauteur de la porte de notre actuelle sacristie. Par la pensée mettez-vous en face : une entrée et un banc parallèle de l'autre côté du cœur; peuplez-le aussi de seigneurs et de grandes dames... Comment se fait-il qu'on ait muré l'entrée placée sous la statue du saint de Roche, puisque la colonne où il y a une belle tête joufflue (très remarquable) coupe en deux cette ancienne entrée? La réponse est celle-ci : quand on a muré l'entrée on a continué, avec des matériaux du pays, la colonne qui s'arrêtait précédemment à la figure joufflue...

Après un dernier regard à cette tête amusante et à la tête voisine assez effarante, tournez maintenant le dos à l'absidiole que vous avez vue et vous constaterez que le bas côté, contrairement au collatéral Sud s'ouvre par un arc ogival, à lignes brisées par conséquent, souligné par trois figures dont l'une tire la langue de s'âtre juchée si haut!

Le bénitier énorme qui se trouve à la retombée de cette arcade vous rappellera sans doute une de mes histoires : le bénitier qui bouge!! (Histoire que je n'ai pas eu, pour le moment, le plaisir de trouver. NDLR)

Une ingénieuse supposition a été faite. Voici : primitivement les bas-côtés n'existaient pas; il y avait la nef, le coeur et, de chaque côté du cœur, deux absidioles ou chapelles, celle de la Vierge et celle de Saint Jean-Baptiste; pas de sacristie. Ceci fin du XIe ou commencement du XIIe siècle - donc au temps des croisades, comme vous le voyez.

Dans les siècles suivants, on aurait fait les bas-côtés et ouvert des arcades ogivales dans les murs de la nef, entre ces appuis qu'on appelle des contreforts.

Mais, à part un petit décollement du collatéral de la Sainte Vierge, on ne voit aucun indice qui confirme cette hypothèse... "En 1835 et 36, lorsqu'on a dépouillé le chœur et la nef du vieux crépi, écrit par François Lesné, alors recteur, l'on a remarqué aucune reprise, l'on a trouvé non plus aucune scissure. Ces murs, bâtis à chaux et à sable, et d'une épaisseur imposante ne paraissent pas avoir éprouvé le moindre changement."

    Terminons par ce qui est classé parmi les Monuments Historiques :

    • Les Fonts Baptismaux et leur Baldaquin : pierre et bois XVe et XVIIe siècles.
    • Le Maître-Autel et son Retable : bois doré et peint XVIIe siècle.
    • Le Retable de l'absidiole Nord (chapelle de la Vierge); son tableau central du Rosaire, les statues de la Vierge, de Ste Agathe, et d'une autre sainte placée dans les niches : bois doré et peint XVIIe siècle (époque de Louis XIV).
    • La fresque du XVIe siècle ornant l'absidiole Nord (Le Père éternel bénissant).

Abbé Jacques Porcher - 1971