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Chansons oubliées

La Vilaine

La Valse des Mouches

La chanson des meules

Coeur de lilas

L'Homme sans pareil

Coeur de marsouin

Des gens honnêtes

Joseph vendu par ses frères

Les Scieurs de long

Le chat de la mère Laripette

Une place aux chemins de fer

 

 

Sur l'air du

"Temps des cerises"

Traditions

Les boudins

La Cocaille

 

Pastiche littéraire sur le thème de la Cocaille

 

Vieilles chansons oubliées


Vieilles chansons d'un répertoire oublié.


Comment naquit "La Vilaine" - Ballade

Chanson de Théodore Botrel - (Avec la partition)

    1

    D'après les anciens Ecrits,

    C'est au temps où, dans Paris,

    La Duchesse Anne était Reine

    Qu'un soir d'Automne éploré

    Naquit, auprès de Vitré,

    La Vilaine!

    Il faut en faire l'aveu:

    Elle était bossue un peu

    Et boitait à faire peine;

    Il suffisait de cela

    Pour que chacun l'appelât:

    « La Vilaine! »

     

    II

    Or, un jour que dans les prés

    La fille aux cheveux dorés

    Cueillait l'humble marjolaine,

    L'héritier du vieux Manoir

    Frôla, sans même la voir,

    La Vilaine!

    Mais, depuis ce maudit jour,

    La pauvresse aima d'amour

    Le fils de la châtelaine;

    Et, rôdant aux alentours,

    Depuis lors on vit toujours

    La Vilaine!

     

    III

    Et quand le Seigneur hautain

    Partit en guerre, un matin,

    Pour agrandir son Domaine,

    Auprès de son destrier

    Il vit, tendant l'étrier,

    La Vilaine!

    Bravant le sort hasardeux

    L'Adoré piqua des deux,

    Suivi de son capitaine;

    Et l'on vit, près des chevaux,

    Courant par monts et par vaux,

    La Vilaine!

     

    IV

    Près des coursiers haletants

    La « pauvre »alla bien longtemps..

    Jusqu'aux collines du Maine;

    S'écria, morte à moitié:

    « Seigneur! prenez en pitié

    La Vilaine! »

    Et l'ingrat, riant bien fort,

    Jette une des pièces d'or

    Dont son escarcelle est pleine;

    Puis il disparaît soudain,

    Laissant au bord du chemin

    La Vilaine!

     

    V

    L'enfant, voyant son amour

    Disparaître sans retour,

    Sanglotait à perdre haleine,

    Tant! que son coeur se fendit.

    Et c'est ainsi que partit

    La Vilaine!

    Aux lieux où l'enfant pleura

    Une source se montra

    Dont elle fut la marraine:

    La rivière qui coula

    Depuis ce jour s'appela:

    « La Vilaine! »

     

Chanté par Jean Dandé de Bréheil

La Valse des Mouches (G. Roger / M. Doering - A. Roger)

En cliquant sur MP3... vous pouvez apprendre ou reprendre le refrain.

 

    1 - On a chanté la vals' des gigolettes ;
    On a chanté la vals' des p'tits pois
    On a chanté la vals' des mominettes,
    Et puis la vals' de je n'sais plus quoi
    On a chanté la vals' de la patronne
    On a chanté la vals' des bas noirs
    Ben moi, c'est cell' des p'tits mouches

    Qui bourdonnent que j'vais vous chanter ce soir

     

    Refrain :
    U-um pour bien fair' la mouche
    U-um faut fermer la bouche
    Si vous fait's ça tous bien en mêm' temps
    Vous verrez comm' c'est charmant
    U-um c'est une merveille
    U-um comm' les p'tits n'abeilles
    Faut que chacun fass' ce p'tit bourdonn'ment
    U-u-um

    2 - Y a des chansons soi disant populaires,
    Qu'il faut apprendr' pendant cent sept ans
    Afin d'pouvoir les chanter : Quell' misère !
    La mienn' n'a pas cet inconvénient :
    Pas besoin de se creuser la boussole,
    Du premier coup, c'est simpl' comm' bonsoir
    On a chipé l'air et tant qu'aux paroles ,
    Pas besoin d'les savoir :


    3 - J'en vois encor' quelques uns qui s'entêtent,
    A ne pas fair' ce p'tit bruit joli,
    Si quelquefois ma chanson vous embête,
    Ne prenez pas la mouch' mes amis
    Il ne faut pas que cela vous chagrine,
    Comm' cett' fois ci, c'est la dernièr' fois,
    Pendant qu'l'orchestre accompagne en sourdine
    Faites tous avec moi :

 

 

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de Pierre Dandé de Droulin

- La Chanson des meules

1 - Quand le dernier coup des faucheuses

Eut couché les blés dans le champ

Le laboureur aux mains calleuses

Attela deux grands bœufs puissants

Puis on vit la charge branlante

Que formait la lourde moisson

Se découper sur l'horizon

Avec une majesté lente

 

    Refrain

Ecoutez la chanson des meules

Tour à tour, tout le jour

Elles chantent

Et je crois savoir

Que pour mieux nous voir

Les anges chantent dans les meules

La nuit, quand vous les croyez seules...

 

2 - Alors en des gestes superbes

Rythmés au chant du peuplier

Les paysans tendent leurs gerbes

Au bout de leurs fourches d'acier

L'un d'eux, un artiste sans doute,

Savamment dispose les blés

Formant ces bouquets empilés

Qu'on aperçoit de la grand'route.

 

 

 

3 - Les meules de blé dans la plaine

Dressent leur jolie chaume d'or

J'en ai compté toute une chaîne

Et mon œil le découvre encore

Ce sont des maisons de passage

Des petits oiseaux du Bon Dieu

Quand s'est obscurci le ciel bleu

Et que déjà gronde l'orage.

 

 

4 - La chanson des meules nous crie,

En un cantique grave et beau,

Le grand mystère de la vie

Et de l'éternel renouveau !

Ce soir, en les voyant, je pense

A Dieu qui féconde le grain

A Toi qui nous donne le pain;

Et mon âme prie en silence.

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- Cœur de lilas - (MP3 - Pierre Dandé)

    Dans la maison la plus vieill' du faubourg, 
    Tout près des toits, joli' comme les amours, 
    Chantant toujours et riant aux éclats, 
    On l'appelait: coeur des lilas 
    Mais un journal ayant fait un concours, 
    Ell' fut choisie comme Reine du jour,
    Et souveraine, ell' partit au matin,
    Dans une auto, en robe de satin...
    Sur le trottoir, les vieilles du quartier,
    Lui murmuraient en la voyant passer :

    (1er refrain)
    Coeur de lilas !
    Ta beauté fait battre tous les coeurs,
    Tous les bonheurs,
    Dans le monde, on te les offrira !
    Mais n'y crois pas !
    Car là-bas, les plaisirs sont trompeurs,
    Le vrai bonheur,
    C'est chez nous, mon p'tit Coeur de lilas !

    2
    Les cart's postal's, les théâtr's, les journaux,
    Le monde entier, r ‘produisit ses photos,
    Et dans la log' le soir à l'Opéra,
    On venait voir Coeur de Lilas !
    Pendant ce temps, au fond du vieux faubourg,
    Lui, le premier, qui lui parla d'amour,
    Son p'tit voisin, un gamin de vingt ans,
    Pleurait tout seul la fin de son roman...
    Désespéré, regardant son portrait,
    Joignant les mains, tout bas il soupirait :
    (au 1er refrain)


     

    3
    Mais un beau soir, en rentrant d'travailler,
    Quelqu'un chantait dans la chambre à côté
    Et tout surpris, en tremblant il frappa :
    Comment, c'est toi, Coeur de Lilas ?
    Mais oui, c'est moi, dit-elle en souriant,
    Tu me regard's, je suis faite comme avant,
    Que cherches-tu ? Mes toilett's, mes bijoux,
    Tu as cru ça ? Serais-tu dev'nu fou ?
    Va, ne crains rien, je suis digne de toi,
    Viens m'embrasser, comme au temps d'autrefois !

    '(dernier refrain)
    Coeur de lilas !
    Pour un jour, a fait battre les coeurs,
    Tous les honneurs,
    Dans le monde on me les prodigua.
    Je n'y crois pas
    Car là-bas, les plaisirs sont trompeurs,
    Mon vrai bonheur,
    C'est d'rester ton p'tit Coeur de Lilas !

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 de Joseph Dandé de Quenairon

- L'Homme sans pareil

(Mélodie avec quelques couplets - Doc. sonore MP3 - Vion Marie / Maison des Cultures de Pays - Parthenay

    Couplet 1

Je me nomme Sans Pareil

Dedans ce monde ici-bas

Pour moi qui conduit le soleil

Je suis de tout état

Je suis graveur vendeur de broches

Je fais des sabots

Je suis tourneur fondeur de cloches

Je vends du coco.

    Couplet 2

Je raccommode la faïence

Je suis accoucheur

Je fourni dans les finances

Je suis même décrotteur

Je suis peintre en miniature

Je ferre les chevaux

Je démoule l'écriture

Et je fais des couteaux

    Couplet 3

Je connais bien la cuisine

Je remonte les souliers

Je fabrique la mousseline

Et je suis tonnelier

Car vraiment sans que ça paraisse

Je connais un peu tout

Je suis bedeau dans ma paroisse

Je rase pour un sou

    Couplet 4

Je suis cafetier, je suis ébéniste

Je repasse les ciseaux

Je suis ramoneur et droguiste

Je fabrique des chapeaux

Je raccommode les bottes

Je suis marchand de vin

Je retourne les capotes

Je suis médecin.

    Couplet 5

Je suis maître d'école

Je vends des harengs

Je rétame les casseroles

Et je donne des lavements

Je suis fabriquant d'allumettes

Je tiens de la draperie

Je vends les eaux pour la toilette

Et même de la friperie

    Couplet 6

Je suis charcutier, je sais tout faire

Je vends des couleurs

Je suis charpentier, je suis notaire

Je suis aussi tailleur

Je suis, de plus, Maître d'Hôtel

J'achète du chiffon

Je suis marchand de dentelle

Je vends du poisson.

    Couplet 7

Je suis ferblantier, je vends de la braise

Je fais des bonnets

Je suis chantre, je rempaille les chaises

Et je fais des balais

Je vends des baumes pour les brûlures

Je suis musicien

Je guéri de toute enflure

Je tonds aussi les chiens.

    Couplet 8

Pour les procès et la chicane

Je brave les avocats

Je conduis la poste aux ânes

Je refais les matelas

Je suis un dentiste habile

Je sers les maçons

Et sans m'échauffer la bile

Je vends des chansons.

  

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Cœur de marsouin - (Carnet de Joseph Dandé)

1 - C'était un gars de l'infanterie de marine

Un brave marsouin mais au cerveau brûlé

Quand il mettait les pieds à la cantine

On était sûr qu'il allait se saouler

Quelques pernods lui faisaient la main leste

Et pour un rien il cherchait des raisons

Accompagnant le mot avec le geste

A ses copains il flanquait des horions

Dernièrement un excès de boisson

Lui coûta quinze jours de prison

 

    Refrain - 1

     

    C'était un mauvais caractère

    Il voulait que tout lui soit permis

    Pourtant il était sincère

    Et bon avec tous ses amis

    Là-bas au fond de l'Indochine

    Pour sa fougue, son cœur, sa valeur

    Et quelques trous dans la poitrine

    Eût un jour la croix d'honneur

    Il disait, en jurant, pendant son emprisonnement

    Si l'on m'embête comme ça...

                           et bien je fiche le camp.

2 - Dans sa prison un télégramme arrive

Sa pauvre mère vient de mourir ! Hélas

Il en ressent une émotion bien vive

Car il voudrait la serrer dans ses bras

Au capitaine humblement il demande

Une permission pour aller l'enterrer

Mais l'officier répond à sa demande

Qu'étant puni, rien ne peut être accordé

N'écoutant que son cœur qui bat

Le soldat s'évade et s'en va.

 

    Refrain - 2

     

    Quinze jours après, voilà qu'on l'arrête

    Le conseil de guerre va le juger

    Le colonel lui dit :"Ah! Mauvaise tête"

    Quand pourrez-vous vous corriger?

    C'est les compagnies de discipline

    Là-bas on vous fera marcher.

    La croix qui brille sur votre poitrine

    Un jugement va vous l'arracher

    Allons, un bon mouvement, n'ayez pas peur,                                                             parlez

    Faites-nous savoir pourquoi vous vous êtes évadé.

                 

               

              3 - Je suis parti pour votre barbarie

              De ne pas m'avoir accordé un instant

              Car ma vraie mère, ce n'est pas ma patrie

              C'est celle qui m'a donné le jour en souffrant.

              Aux colonies, bien que petit de taille,

              J'ai combattu sans peine et sans merci

              J'ai fait mon devoir sur le champ de bataille

              Avec ma mère j'ai voulu faire aussi

              Pour aller l'embrasser encore

              J'aurais bravé jusqu'à la mort.

               

                Refrain - 3

                 

                Tout seul j'ai conduit au cimetière

                La pauvre vieille qui n'avait plus que moi

                J'ai pour elle dit une prière

                Et mis des fleurs au pied de sa croix

                J'ai dis : "Adieu ma bonne mère

                Je vous quitte pour l'éternité"

                Mon colonel je suis sincère

                Punissez-moi si j'ai fauté

                Le colonel lui dit, profondément touché,

                Pour ce beau fait, soldat, vous êtes acquitté.

               

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Des gens honnêtes - (Carnet de Joseph Dandé)

1 - Mes amis dans ma jeunesse,

J'ai voyagé quelque peu

J'ai vu des joueurs en Grèce

Qui ne trichaient pas au jeu

J'ai visité l'Angleterre

On ne m'a rien chipé du tout

C'est ce qui prouve que sur la terre

Il y a des honnêtes gens partout ! (bis)

 

2 - Trois voleurs m'arrêtent en route

Me prennent ma montre et mon argent

L'un d'entre eux veut coute que coute

Me déshabiller complètement

Le vieux chef à barbe grise

Voyant que je n'avais plus de sous

Leur dit : "Laissez-lui au moins sa chemise"

Il y a des honnêtes gens partout (bis)

 

3 - Quand j'étais propriétaire

Je ne le suis plus Dieu merci

J'avais un certain locataire

Qui me devait quinze termes et demi

Un beau jour le pauvre père

Parti pour je ne sais pas où

Pour paiement m'laissa sa belle-mère

Il y a des honnêtes gens partout (bis)

 

4 - Le fils d'un banquier très riche

Soulève la caisse un beau jour

Se dirige avec sa biche

Vers le duché du Luxembourg

Il me laisse ces lignes rassurantes

"Patron n'craignez point du tout

Je vous enverrai les rentes"

Il y a des honnêtes gens partout (bis)

     

     

     

     

5 - L'autre jour dans la campagne

Je vis un paysan lourd

Poursuivi par sa compagne

A grands coups de bâton su'l'dos

Leur âne croyant qu'elle l'assome

Se mit à ruer tout à coup

Sur la femme et sauve l'homme

Il y a des honnêtes gens partout ! (bis)

 

6 - Le soir de mes noces mon épouse

Pris le train de quatre heure du matin

Afin d'aller à Toulouse

Rejoindre son petit cousin

Au bout de six mois le brave jeune homme

Sans me demander un seul sou

Me la ramène fraîche comme une pomme

Il y a des honnêtes gens partout ! (bis)

 

7 - Un brave homme dans la misère

Aperçoit un petit enfant

Qu'au coin d'une borne sa mère

Avait déposé lâchement

A sa femme il dit : "Moi j'l'aime"'

N'y'a pourtant plus d'pain chez nous

Mais faut l'adopter quand même

Il y a des honnêtes gens partout ! (bis)

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- Les Scieurs de long

Les "Ch...ieurs" de long :

Les scieurs de long sont Auvergnats et, c'est bien connu, les Auvergnats ont un défaut de prononciation avéré... ou supposé : ils transforment tous les "S" en "CH". Ce qui fait l'originalté de la chanson qui suit, pleine de sous-entendus et d'ambiguïtés consécutifs à ce prétendu défaut.

P.S. Il s'agit ici de la version des frères Dandé, il en existe d'autres avec quelques nuances.

      1 -  Il n'y a rien de chi drôle lon la

      Congri carmagna fério fatacha machtingro lataji

      Il n'y a rien de chi drôle

      Que les chieurs de long, que les chieurs de long, que les chieurs de long.

       

      2 - Ils chont là chur leur bille lon la... congri...

      Ils chont là chur leur bille

      Pour toute la chaijon (ter)

       

      3 - A la chaison prochaine lon la... congri...

      Nous touch nouj en irons...

       

      4 - Nouj irons voir nos femmes lon la... congri...

      Tous cheuche qui en auront...

       

      5 - Il n'y a que le gâs Pierre lon la...

      Mais nous le marierons...

       

      6 - Avec la belle Angèle lon la...

      Si elle chie à chon goût...

      7 - Je chiais pour ton père lon la...

      Je chierais bien pour toi...

       

      8 - Ils chièrent tant enchemble lon la...

      Chi bien qu'on les maria...

       

      9 - A la noche du gâs Pierre lon la...

      On dancha la bourra...


Le Chat de la Mère Laripette - 1891  -

Rengaine

Créée et mise au monde par Esnault, comique rigolo

    1 - Dans l'quartier d'la Villette

    Tout près des Butt's-Chaumont

    D'meurait mam' Laripette,

    Portièr' dans un' maison

    Elle avait un chat jaune

    Qui, chez l'voisin l'boucher,

    Sans être vu de personne

    Allait se régaler.

    Refrain

     

    2 - La mère Laripette

    A son époux surpris,

    Dit :"Saperlipopette,

    Toto n'prend plus d'souris

    Malgré qu'il mange à peine,

    Comme un moine il est gras,

    D'où ça vient t'i' Gégène?"

    L'bonhomm' ne l'savait pas.

    Refrain

     

    3 - Il dev'nait magnifique;

    Les chatt's des alentours,

    Sans soucis des coups de trique,

    V'naient lui faire des mamours.

    Il allait, quel dommage?

    Avec un' jeun' beauté

    Contracter mariage,

    Mais, ô fatalité

    Refrain

     

    4 - Un jour - jour triste et sombre -

    Le boucher, grave et froid,

    L'entr'aperçut dans l'ombre,

    Et, sans le moindre émoi.

    Il tira d'sa ceinture

    Un énorme cout'las

    Et coupa d'une main sûre

    L'cou d'la pauvr' bête, hélas !

    Refrain

 

 

REFRAIN

 

      L'chat d'la mèr' Laripette

      Chippait les beefsteacks crus,

      On y a coupé la tête,

      Y ne r'commençera plus.

       

       

       

      5 - N'est-ce pas épouvantable ?

      Mesdam's, à mon récit

      Votre coeur charitable

      Certain'ment a frémi.

      Vous pleurez bonnes âmes ?

      Ah ! j'vous r'connais bien là ?

      Priez pour lui mesdames :

      C'étai un si bon chat !

      Refrain

       

       

       

      6 - MORALITE

       

      La moral' de c'tt' histoire

      C'est, qu' quand on a-z-un chat

      Faut savoir, c'est notoire,

      C' qu'i' fait-z-et oùsqu'i' va

      A c'tte aventur' cruelle,

      Songez avec horreur,

      Et d'un' voix solennelle,

      Répétez tous en choeur :

      Refrain

       

       

       

 

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UNE PLACE AU CHEMIN DE FER

Chansonnette comique

Paroles et Musique André Chenal - Partition -

     

    1 - J'vas vous conter l'histoire à PIerre

    Un gâs solide au teint vermeil,

    Qu'avait - pour narguer la misère -

    Pas mal d'arpents d'terre au soleil.

    Il aurait pu rester son maître,

    Mais voilà qu'un matin maudit,

    Le facteur lui remit un' lettre

    D'un d'ses cousins germains d'Paris,

      Et dans cett' lettre-là,

      Il lui disait comm' ça :

     

          Refrain

     

        "J'vis heureux et tranquille,

      Mon métier n'est pas difficile...

      Avec un' p'tit' pinc' dans la main,

      J'm'en vais au départ de chaque train

          Soir et matin,

      Découper des p'tits trous bien ronds

        Dans des p'tits bouts d'carton !"

         

    2 - Comme il trouvait la terr' trop basse

    Et qu'ça lui faisait mal aux reins...

    Il s'dit : Faut que j'dégote un' place

    Pareille à cell' de mon cousin !

    Là-d'sus, il court au presbytère,

    S'en vient trouver son bon Curé,

    Et lui racont' sa p'tite affaire

    En lui d'mandant de l'renseigner :

      "M'sieu l'Curé, voyez-vous,

      C'est un métier très doux."

     

          Refrain

     

        Un métier bien tranquille,

      Et qui n'est pas trop difficile,

      Avec un' p'tit' pinc' dans la main,

      Il faut, au départ de chaqu' train,

          Soir et matin,

      Découper des p'tits trous bien ronds

        Dans des p'tits bouts d'carton !

     

     

    3 - L'Curé lui dit un' bonne parole :

    "Restez donc chez vous mon garçon!"

    Le gâs courut chez l'Maît' d'école

    Qui lui répondit su' l'même ton...

    Consulté par lui, Monsieur l'Maire,

    Lui conseilla de patienter...

    On vit même un jour l'ami Pierre

    Chez l'Sénateur et l'Député !

      A tous ceux qu'il voyait,

      L'pauvre gâs répétait :

     

          Refrain

     

        C'est un' plac' bien tranquille,

      C' métier là n'est pas difficile...

      Avec un' p'tit' pinc' dans la main,

      J'irais, au départ de chaque train

          Soir et matin,

      Découper des p'tits trous bien ronds

        Dans des p'tits bouts d'carton !"

         

    4 - En fin d'compte, il obtint un' place,

    Fut si content qu'il en rêvait,

    Mais s'aperçut - dam', c'est cocasse ! -

    Qu'ça n'était pas c'quil attendait...

    Comme il faut partout faire un stage,

    Et malgré tout's ses protections,

    On lui fait porter les bagages

    Et pousser les ram's de wagons,

      Et tout en turbinant

      Il s'dit en ronchonnant :

     

          Refrain

     

        "J' voudrais êtr' plus tranquille,

      C' te plac' là c'est trop difficile,

      Avec un' p'tit' pinc' dans la main,

      J'pourrais, au départ de chaqu' train,

          Soir et matin,

      Découper des p'tits trous bien ronds

        Dans des p'tits bouts d'carton !

 

                  5 - A la ville, avec son salaire,

                  Il lui faut tous les jours payer

                  Son pain, son vin, ses pomm's de terre

                  Qu'il faisait autrefois pousser !

                  Avec ça, pour régler son terme,

                  Il est obligé d' se priver,

                  Et son taudis n'vaut pas sa ferme,

                  On n'y peut mêm' pas respirer!...

                    Mon bon gâs, voyez-vous,

                    Il faut rester "chez nous" !:

                   

                        Refrain

                   

                    N'allons pas à la ville,

                  Au village on est plus tranquille,

                  Chez nous, on récolte son pain

                  Et l'on peut manger à sa faim

                      Soir et matin,

                  Ca vaut mieux que d'percer des ronds

                    Dans des p'tits bouts d'carton !

 

 

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- Complainte de Joseph vendu par ses frères

(Une idée de la mélodie en écoutant les 3 premiers couplets - Fichier MP3 - par  Rosina Gavicchioli)

Cette longue complainte reprend dans le détail le passage de la Genèse (Ch. 37 v. 1-36) - A noter le rythme et les rimes qui donnent une lecture agréable, avec parfois quelques expressions ou termes de vieux français, plus usités aujourd'hui, comme "Les signals bienfaits"... plus élégant d'ailleurs que des "signaux...". Cette "saga" figure dans un carnet de chants de Joseph Dandé... qui ne fut pas vendu par ses frères !

Je précise n'avoir jamais entendu les frères Dandé du Vaulay exécuter cette complainte, par contre nombreux sont ceux qui se souviennent, dans la famille,  avoir vu et entendu le dernier carré (Alexanre, Jean, Pierre et Joseph) des frères Dandé interpréter les chansons des "Facteurs" et des "Gendarmes" qu'ils chantaient en marchant. Plus connue celle des "Chieurs de longs" que je vous restitue ci-dessus de tête imprimée qu'elle est dans ma mémoire pour l'avoir si souvent entendu et moi-même interprétée avec d'autres.

    Complainte de Joseph vendu par ses frères.

    Couplets :

1 - Joseph à ses frères :

Permettez-moi que je vous dise avec franchise ce que j'ai vu cette nuit

Ne condamnez point mon songe de mensonge, car c'est Dieu qui l'a prédit.

2 - Ses frères :

Tu veux faire le prophète de ta tête, tu veux nous rendre jaloux

Tout ce que tu dis nous coque et nous provoque contre toi notre courroux

3 - Joseph

Vous me croyez un superbe, car ma gerbe avait les autres atours

Elle lui rendait hommage pour présage que vous me ferez la cour.

4 - Ses frères

Tu nous piques, tu nous braves en esclave, serons-nous ton serviteur?

Tu n'acquières que notre haine, pour ta peine nous ne sommes pas flatteurs.

5 - Joseph

J'ai vu sous ces sombres voiles onze étoiles, la lune aussi, le soleil

Ils m'ont fait la révérence en silence, tout le long de mon sommeil.

6 - Son père

Tu crois donc que chaque frère, père et mère te doivent un jour t'adorer

Chasse loin ta propre estime comme un crime, c'est à toi de m'honorer.

7- Joseph

De bon coeur mon très cher père, je revois tout ce qui dépend de vous

Vous serez toujours le maître, je veux être l'humble serviteur de tout.

8 - Son père

Va, cher fils, vers les montagnes, les campagnes, les vallons et les coteaux

Va voir l'état des affaires de tes frères, et celui de nos troupeaux.

9 - Joseph

De ce pas avec liesse et vitesse, je vais chercher nos bergers,

Priez Dieu pour ce voyage qui m'engage à mille et mille dangers.

10 - Un pasteur

Mon ami tu n'y vois goutte sur la route tous tes pas sont égarés

Je crains fort que quelque bête ne t'arrête au milieu de ces forêts

11 - Joseph

Quelque tigre, loup ou louve que je trouve, le Seigneur peut m'y garder

J'ai cherché partout mes frères, solitaire, sans avoir pu les trouver.

12 - Le pasteur

Ils ont dit qu'ils allaient faire leur repaire jusqu'au quartier de Dothain

Si tu veux trouver leur gîte, marche vite et prends le plus court chemin.

13 - Les frères

Voici celui qui nous fâche, sans relâche, il nous faut le terrasser.

Punissons ses rêveries, ses folies, en feignant de l'embrasser

14 - Ruben

Oseriez-vous vous défaire d'un tel frère, sans épargner votre chair

Je ne saurais condescendre, ni me rendre, cet innocent m'est trop cher.

15 - Ses frères

Nous trouverons pour couverte de sa perte, ou les tigres, ou les ours

Il nous a voulu prédire son empire; il faut terminer ses jours.

16 - Ruben

Cette citerne profonde nous seconde pour le conserver vivant

Donnons lui cette demeure sans qu'il ne meure, aucun n'en aura le vent.

17 - Judas

Le sang crierait vengeance sans clémence, contre nos cœurs fraternels

Il serait mieux de le vendre pour nous rendre devant Dieu moins criminels.

18 - Ses frères

Ne vas-tu pas ismaélite en Égypte avec ta Myrrhe et ta proie

Nous le vendrons cet esclave, jeune et brave, qu'on a trouvé dans ce bois.

19 - L'Ismaélite

J'ai vidé presque ma bourse dans ma course, et je n'ai que peu d'argent

Voyons si nous pourrions faire cette affaire pour vingt deniers seulement

20 - Ses frères

Cette somme suffisante nous contente, prends cet esclave et t'enfuis

Tu peux aller le revendre et t'attendre de gagner beaucoup sur lui.

21 - Ses frères

Ah, citerne déloyale, et fatale, qu'as-tu fait du pauvre enfant ?

Je ne vois plus sa face, ni sa trace; de regrets mon coeur de fend.

22 - Ses frères

Que deviendra notre père débonnaire,, que pensera-t-il de nous ?

Il croira qu'en ce bocage, notre rage a livré Joseph aux loups.

23 - Ses frères

Qu'y a-t-il donc tant à craindre ? Il faut teindre sa robe du sang d'un chevreau

Et puis nous ferons en sorte qu'on la porte à Jacob ce vieux grimaud.

24 - La chasteté de Joseph

Ses frères

Porte cette robe teinte, va sans crainte, vers Jacob notre vieillard

Tu diras que tu l'as prise, par surprise, sous les dents d'un léopard.

25 - Le messager au père

Connaissez-vous cette veste, c'est un reste que j'ai depuis peu de temps ?

Un gros léopard sauvage, plein de rage, prit Joseph entre ses dents

26 - Son père

Ah, Joseph, ah, mon aimable fils ineffable, les bêtes t'ont dévoré

Je perd avec toi l'envie d'être en vie, le Seigneur soit adoré.

27 - Le marchand Ismaélite

Je veux une bonne somme de cet homme. Putiphar l'achetez-vous?

Il est propre à l'intendance, sa prudence le fera chérir de tous.

28 - Putiphar

Joseph ta fortune est faite, sois honnête, humble, doux, sage et prudent

Prends mes biens et, les conservant, je te fais mon intendant.

29 - La maîtresse

Je souffre un cruel martyr, je soupire, cher Joseph, pour ton amour

Sois touché ce cette flamme dont mon âme brûle pour toi nuit et jour.

30 - Joseph

Ah madame, Dieu me garde, je n'ai garde de ne rien faire contre lui

Je serais d'ailleurs bien traître à mon maître qui met en moi son appui.

31 - La maîtresse

Regrettes-tu mes caresses, mes richesses, ne veux-tu pas me contenter

Ah, si ton coeur me refuse, par ma ruse je te fais tourmenter.

32 - Joseph

Je foule aux pieds les délices, les supplices, les honneurs et le poteau

Je vaincrai votre poursuite par ma fuite, vous n'aurez que mon manteau.

33 - La maîtresse

Putiphar venge ta femme, un infâme voulait lui ravir l'honneur

C'est Joseph cet impudique, ce critique qui tient de toi son bonheur.

34 - Putiphar

L'attentat est-il possible, chose horrible, dites-nous la vérité.

J'ai bien de la peine à croire cette histoire sachant son honnêteté.

35 - La maîtresse

Je soutiens ce que j'avance, ma constance a fait tête à ses desseins

La preuve de ma conduite, c'est sa fuite et son manteau dans mes mains.

36 - Putiphar

Joseph ton ingratitude m'est plus rude que ton infidélité

Meurt dans la prison obscure, ton injure me porte à la cruauté.

37 - Joseph

Adorable Providence, l'innocence me rend calme en ma prison

Elle convertit mes chaînes et mes peines en des sujets d'oraison.

38 - Le geôlier

Cher Joseph, retiens tes larmes, tu me charmes par tes excellents propos

Je remets à ta prudence l'intendance sur tous ceux de ces cachots.

39 - Le geôlier

Quel chagrin insupportable nous accable, expliquez-vous franchement,

J'obtiendrai par mes prières des lumières pour votre élargissement.

40 - Le geôlier

Nos âmes sont accablées et troublées, des deux songes forts l'odeur

Du raisin, de la farine nous chagrine et désole ainsi nos coeurs.

 

41 - Joseph

L'échanson aura sa grâce et sa place, mais le panetier mourra

Ne tenez point mes paroles pour frivoles, ce que je dis se verra

42 - Pharaon aux devins

Mon esprit est dans la gêne, fort en peine, de deux songes que j'ai fait

Et je ne trouve personne qui raisonne sur la cause et les effets

43 - L'échanson au roi

Je connais bien un esclave doux et sage qui gémit dans vos prisons

J'ose sire vous promettre qu'il est maître pour en avoir la raison

44 - Pharaon

Qu'on le tire de la chaîne, qu'on l'amène, je suis content de le voir

Fais-le entrer dans la salle principale où nous verrons son savoir

45 - Joseph élevé aux honneurs de l'Égypte

L'échanson à Joseph

Cher Joseph, bonne nouvelle, par mon zèle, le roi t'a fait appelé

Quitte là toute chaîne que tu traînes, viens à lui sans chanceler

46 - Joseph au roi

Quelle chose avez-vous sire à me dire, que désirez-vous de moi ?

Il n'est rien qu'avec la grâce je ne fasse pour obéir à mon roi.

47 - Pharaon

Il faut que tu pronostiques et que tu m'expliques quelques songes que j'ai fait

On connaîtra ton mérite en Égypte par mes signals bienfaits.

48 - Pharaon

Les vaches grasses et allègres, par sept maigres, mes yeux ont vu dévorées

Sept pleins épis, par sept vides tout arides, cela me fais soupirer.

49 - Joseph

Grand prince, à sept ans futiles, sept stériles aussitôt succéderont

Prévenez par l'abondance, l'indigence, ou vos sujets périront.

50 - Pharaon

Joseph, je te fais le maître, fait paraître ta prudence à gouverner

Partage pour récompense ma puissance, je ne te veux point borner.

51 - Joseph

Que puis-je vous rendre, sire, pour l'empire que vous me donnez surtout,

Nonobstant cette fortune peu commune, je veux être à vos genoux.

52 - Jacob à ses enfants

Nous voici dans la famine, sans farine et sans un grain de froment

Le bruit court qu'on en débite en Égypte; allez-y donc promptement.

53 - Les enfants

Nous n'y connaissons personne qui nous donne vers le prince un libre accès

Nous perdons déjà courage, ce voyage n'aura pas un bon succès.

54 - Le père

Faites comme je vous propose toute chose, Dieu sera provident,

Portez une bonne somme à cet homme qu'on a fait surintendant.

55 - Les frères de Joseph

Agréez, grand personnage, les hommages qu'en tremblant nous vous offrons.

Nous venons vous reconnaître pour vrai maître des biens que nous possédons.

56 - Joseph

Ce ne sont que des souplesses, des finesses pour expier le pays

Et si je ne vous accorde que la corde, vous serez bien ébahis.

57 - Ses frères

Que le ciel par sa justice nous punisse si nous avons ce dessein

Nous ne sommes venus ici, en Égypte, que pour acheter du grain.

58 - Joseph

Je veux qu'on emprisonne et j'ordonne la torture sans merci

Que chaque frère me dise sans feintise si vous êtes tous ici.

59 - Ses frères

Il reste encore notre père outre un frère qui se nomme Benjamin

Pour Joseph, le pénultième, notre onzième, il fit une triste fin.

60 - Ruben à ses frères

Vous voulûtes satisfaire la colère vendant Joseph vingt deniers

Il est juste que Dieu venge ce bel ange nous retenant prisonnier

61 - Ses frères

Souffrons tous la juste peine de la haine qui nous le fit vendre à tort

Et perdant toute espérance, notre souffrance mérite à bon droit la mort.

62 - Joseph

Juste ciel, leur peur, leur crainte, leur complainte me contraigne à pleurer

Il faut donc que je me cache, que je tâche de les faire tous renvoyés.

63 - Commandement

Maître d'hôtel tout à l'heure sans mesure remplissez les sacs de ces gens

Et tachez avec adresse et vitesse d'y fourrer l'argent dedans.

64 - Ses frères

Monseigneur, le ciel vous rende la guirlande qui répond à ces bienfaits,

Vous méritez la couronne que Dieu donne aux hommes les plus parfaits

65 - Joseph

Je retiens dans l'esclavage, pour otage, Siméon sage et bénin

Je prétend qu'il y demeure jusqu'à l'heure que je verrai Benjamin

66 - Joseph reconnu par ses frères -

- Ses frères

Ah, réjouissez-vous cher père, notre affaire nous a très bien réussi

Nous apportons l'abondance, sans dépense, notre argent est tout ici

67 - Le père

Votre vue consolante me contente, votre récit m'est bien doux

Mais je mêle à l'allégresse la tristesse car je ne vous vois pas tous.

68 - Ses frères

Le surintendant moderne, qui gouverne, veut voir votre fils dernier

Attendant qu'on le lui mène dans ses chaînes, tient Siméon prisonnier.

69 - Le père

Ô Dieu, que cette nouvelle m'est cruelle, que ce coup est étonnant

Faut-il que dans ma vieillesse on me laisse sans appui d'aucun enfant?

70 - Ses frères

Monseigneur c'est avec peine qu'on vous amène le cadet  de la maison

Nous vous supplions de dire qu'on retire notre frère de la prison.

71 - Joseph à ses domestiques

Qu'on dresse une bonne table, bien sortable, pour traiter ces étrangers

Que tout y soit magnifique, qu'on s'applique à montrer des coeurs ouverts.

72 - Joseph à ses frères

Chers amis, entrez, de grâce, prenez place, j'ai fait pour vous ce festin

Parlez-moi de votre père, sans rien taire, commencez par Benjamin

73 - Benjamin

Notre père vous implore, vous honore, tout confus de vos bontés.

Son coeur devant vous s'épanche, en revanche, de vos libéralités.

74 - Joseph

Vous vouliez m'ôter la vie par envie si Ruben vous l'eut permis

Mais je n'ai point de rancune, ma fortune me laisse doux et soumis.

75 - Ses frères

Nous voici tous bouches closes, aucun n'ose vous demander son pardon

Si votre miséricorde nous l'accorde, ce sera par un pardon.

76 - Joseph

De bon coeur je vous pardonne et vous donne pour signe un baiser de paix,

Par un coup de providence votre offense m'a conduit dans ce palais.

77 - Benjamin

Cessez Jacob de vous plaindre et de craindre, votre Joseph n'est pas mort

Il a joint à ses caresses ses largesses, il m'a reconnu d'abord.

78 - Son père

Me repais-tu d'un mensonge ou d'un songe qui passe comme le vent

Je ne sais si je sommeille, si je veille : Quoi, mon Joseph est vivant !

79 - Joseph

Roi du ciel en qui j'espère j'ai mon père et je ne souhaite plus rien

Embrassez-moi père aimable, estimable, Dieu m'a fait votre soutien.

80 - Son père

Cher Joseph, je vois ta face, je t'embrasse, je me sens tout attendri.

J'ai ce que mon coeur désire et j'expire, je suis content de mourir.

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